Quels que soient les générations, les origines sociales, les métiers, les conditions familiales, l’individualisme gangrène notre société « moderne ».
Je suis photographe de rue, je suis photographe dans les rues…j’aime les relations humaines…je passe une partie de mon temps à observer les Hommes vivre… c'est passionnant… dévorant… hypnotisant… je me sens tel un témoin de notre monde.
Nous croisons des âmes anonymes, errantes dans nos villes, si belles, mais où leur humanité s'en est-elle allée? Ces anonymes se croisent sans se voir, s’ignorent…surtout ne pas prendre de risque, ne pas créer de contact. Un regard pourrait engager un échange. Cet échange un lien social qui semble faire peur à ces acteurs de vie.
Acteurs… l’Homme devient certainement de plus en plus un acteur de sa vie, mais un acteur ne maitrise que son paraître… suiveur, soumis… l’Homme joue le rôle que nous souhaitons lui donner, qu’il découvre quotidiennement, sur les écrans.
Il suit de plus en plus un scénario créé, pensé, écrit par d’autres, cette minorité « bien pensante » qui, elle, vit et décide de ce que doit être la vie des autres.
Tels des passagers montant dans un train, sachant uniquement que leur destination est la fin du voyage. Ces passagers ne décident plus du chemin à prendre, des gares où s’arrêter, des détours, des montagnes à franchir, des océans à traverser…
En refusant de prendre en main sa propre destinée, de décider, d’orienter sa vie telle qu’il la rêve, l’Homme devient un Passager Anonyme de sa propre vie.